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Processus d’élaboration des politiques maritimes/marines : renforcer la participation des femmes au profit de tous

Au total, 150 participants de 40 pays différents ont pris part aux sessions du Dialogue MSPglobal sur « Le genre et les politiques marines » organisées le 22 avril 2020. Le public était composé de 52% de femmes, 39% d’hommes et 9% d’autres participants pour la session en français (FR) ; ainsi que de 81% de femmes et 19% d’hommes pour la session bilingue espagnol/portugais (ES/PT).

Dans l’ensemble, les participants ont indiqué que le taux de participation des femmes aux processus de politique marine dans leurs pays respectifs est déséquilibré mais en amélioration (FR = 60% ; ES/PT = 59%). Une plus faible proportion a décrit la situation comme très déséquilibrée (FR = 20% ; ES/PT = 37%), et une minorité comme équilibrée (FR = 20% ; ES/PT = 4%).

Les deux sessions avaient pour but de discuter de l’équilibre entre les sexes dans les processus décisionnels liés aux politiques maritimes, d’identifier les défis et meilleurs moyens de répondre aux contraintes spécifiques rencontrées par les femmes engagées dans l’élaboration de politiques et les activités maritimes, et de trouver des moyens de favoriser l’équilibre entre les sexes et permettre aux femmes de jouer un rôle clé dans la prise de décision.

Plus spécifiquement, une série de questions adressées aux experts invités a permis de faciliter la session en français pour donner un aperçu de la représentation des femmes dans le secteur maritime en général et dans leurs institutions et pays respectifs.

Mme Sanae Elamrani (Directrice adjointe de la Direction des ports et du domaine public maritime, ministère de l’Équipement, des Transports, de la Logistique et de l’Eau – Royaume du Maroc), a indiqué que la Direction des ports compte 48% de femmes, dont plus de 70% occupent des postes de cadres. Au niveau national, 35% des employés de l’administration publique sont des femmes, et 73% d’entre elles occupent des postes de cadres. Elle a également souligné les efforts du Royaume du Maroc en faveur de l’intégration de la dimension de genre dans la fonction publique, à travers la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité entre les sexes (2006) et le lancement en 2016 de l’Observatoire genre de la fonction publique.

M. Felix Leinemann (Chef d’unité pour les secteurs de l’économie bleue, aquaculture et planification de l’espace maritime – Commission européenne), dont l’équipe est composée à plus de 50% de femmes, a mis en avant la récente stratégie de la Commission européenne en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes 2020-2025. Cette stratégie a pour objectif l’égalité entre les hommes et les femmes en Europe d’ici 2025, y compris en matière d’emploi au sein des institutions européennes.

Mme Valérie Nkame Nzé (Attachée de recherche au Centre national de la recherche scientifique et technologique – Gabon), en revanche, a présenté une situation différente où les femmes sont fortement sous-représentées à la fois aux postes de décision et sur le terrain dans presque tous les secteurs maritimes, ainsi que dans la recherche. Elle a ajouté que les postes généralement occupés par les femmes se limitent à des fonctions administratives (secrétariat, comptabilité) ou, dans le cas de l’extraction pétrolière offshore, à des postes de soutien technique à terre. Dans le secteur de la pêche artisanale, leur activité se limite à la transformation et à la vente du poisson.

L’exception concerne le domaine de la conservation dans lequel beaucoup de femmes travaillent, que ce soit dans l’administratif ou parmi les éco-gardes sur le terrain. La parité est effective au sein de l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon. Sur le terrain, les équipes sont mixtes (quand il y a assez de femmes) et sur les cinq directeurs que compte l’agence, deux d’entre eux sont des femmes.

Mme Elamrani et M. Leinemann ont indiqué que, bien que les femmes soient équitablement représentées aux postes à responsabilité dans leur propre institution, elles sont généralement encore sous-représentées dans certaines professions maritimes telles que la pêche, l’aquaculture et le transport maritime. Dans l’Union européenne (UE), par exemple, sur les 400 000 travailleurs à temps plein ou à temps partiel dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture, seuls 25% sont des femmes, travaillant principalement dans le secteur de la transformation du poisson (60%). C’est également le cas au Royaume du Maroc, où 80% des employés du secteur de la transformation du poisson sont des femmes.

Mme Nkame Nze a partagé qu’à sa connaissance, aucune mesure n’est mise en œuvre dans son organisation, bien que des discussions sur le genre soient en cours. Plus généralement, elle a ajouté que des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer la situation actuelle afin de permettre la mise en place de mesures appropriées à l’avenir. Elle considère également qu’il n’y a pas assez de communication vers le grand public sur les différents métiers de la mer et les opportunités de carrière pour les femmes.

La session bilingue espagnol/portugais a porté sur la présentation de quatre exemples concrets d’initiatives de femmes en matière de politique maritime :

Cliquez ici pour regarder les présentations des intervenantes.

Malgré la diversité des pays représentés, les réponses des panélistes aux questions posées lors de la discussion avec le public étaient complémentaires. Les intervenantes ont convenu qu’en matière de politique marine et de sciences océaniques, le principal problème n’est pas tant le déséquilibre entre les sexes mais l’absence de femmes aux niveaux les plus élevés de la prise de décision dans tous les domaines maritimes/marins (institutions gouvernementales, secteur privé et universités).

Selon le rapport des Nations Unies (ONU) de 2018 sur l’égalité des sexes dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est nécessaire d’investir davantage dans les statistiques ventilées par sexe pour mieux comprendre la contribution des femmes à la gestion des ressources marines et ainsi concevoir des politiques qui augmentent leur participation à la prise de décision. L’une des intervenantes a d’ailleurs proposé que les quatre initiatives unissent leurs forces pour travailler sur ces statistiques par sexe dans leurs pays respectifs afin de présenter une vue d’ensemble de la situation dans la communauté ibéro-américaine.

En outre, les panélistes ont affirmé ne pas considérer la représentation de la diversité des femmes (ethnicité, classe sociale, âge, profession, etc.) comme un défi mais plutôt comme un objectif. Elles estiment que leurs initiatives constituent un espace sûr propice au partage d’opinions et à la création de partenariats entre des femmes qui ont des rôles différents dans la politique marine, les sciences océaniques et les secteurs maritimes. Cela ne veut pas dire pour autant que les différentes catégories de femmes n’ont pas à faire face à des défis différents, mais elles pensent que l’empathie et la solidarité féminine les rendent plus fortes – en d’autres termes, les femmes doivent être les architectes de leur autonomisation et émancipation.

Les deux sessions se sont conclues par une série de recommandations pour encourager l’équilibre entre les sexes et permettre aux femmes de jouer un rôle clé dans les processus décisionnels liés à la planification de l’avenir de notre océan :

  • Les femmes doivent continuer à améliorer leurs compétences tout en essayant d’atteindre des postes à responsabilité au sein de leurs institutions
  • Améliorer la représentation des femmes à travers leur organisation en coopératives/associations professionnelles pour mettre en commun les efforts, échanger des expériences, s’encourager mutuellement et, plus généralement, être plus fortes au sein des processus d’élaboration d’un programme commun qui profite à l’océan
  • Améliorer l’accès des femmes à l’éducation en général et à l’enseignement supérieur lié à l’industrie maritime en particulier
  • Donner les mêmes chances aux hommes et aux femmes dès leur plus jeune âge en matière de renforcement des capacités afin de garantir l’équilibre entre les sexes dans les secteurs maritime et marin
  • Continuer à parler, continuer à partager et promouvoir la coopération internationale – la Décennie de l’ONU pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) est l’occasion de communiquer sur les questions liées à l’égalité des sexes et aux politiques maritimes

Par le biais d’un appel à l’action, les participants ont indiqué comment ils prévoyaient de partager et/ou mettre en œuvre leurs nouvelles connaissances dans leur propre institution. Les suggestions comprenaient l’organisation de campagnes de sensibilisation destinées aux autorités responsables de la planification des espaces maritimes/marins, en particulier dans les pays insulaires ; l’organisation de séminaires pour mettre en évidence le rôle des femmes dans le domaine maritime/marin ; une réflexion sur la production d’indicateurs sexospécifiques ; un engagement accru des parties prenantes et des communautés ; et, plus simplement, la recherche et la promotion d’initiatives de femmes ainsi que l’inclusion des questions de genre dans toutes les discussions sur la politique maritime.

La prochaine activité en ligne de MSPglobal en français aura lieu le 13 mai et portera sur l’intégration de la gestion intégrée des zones côtières et de la planification de l’espace marin.

DOCUMENTS :
Genre et politiques marines (FR) :
Présentation
Résultats des sondages
Genre et politiques marines (ES/PT) :
Présentation
Résultats des sondages

CONTACT :
MSPglobal.comm@unesco.org

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