Le 3 juin 2020, MSPglobal a organisé une consultation pour discuter de la manière d’améliorer l’échange de connaissances et de pratiques dans le domaine de la planification de l’espace marin (PEM) au niveau international pour les autorités publiques, les parties prenantes et la société civile. Vingt-quatre anciens étudiants du master Erasmus Mundus sur la planification de l’espace marin travaillant actuellement dans le domaine de la PEM ou sur des questions connexes dans 22 pays différents ont exprimé leurs opinions et partagé leurs expériences afin de contribuer à l’élaboration de recommandations sur ce sujet.
Interrogés sur le principal défi lié aux échanges et transferts de connaissances dans le cadre de la PEM, les participants ont abouti à un assez large consensus concernant la difficulté de communiquer avec un public diversifié, aux différents niveaux de connaissances et sans langage commun pour faciliter la compréhension. En outre, le manque 1) de sensibilisation quant aux avantages des échanges de connaissances, 2) de confiance et 3) de volonté politique sont également considérés comme des contraintes.
En ce qui concerne les possibilités, de nombreux participants ont évoqué le potentiel du partage de connaissances sur l’océan (« Ocean Literacy ») et d’une bonne communication scientifique. Plus intéressant encore, le processus de PEM lui-même est considéré comme un processus d’apprentissage dans lequel les parties prenantes peuvent tirer des enseignements des expériences d’autres groupes au niveau transfrontalier. Enfin, les plateformes et forums en ligne sont considérés comme une très bonne opportunité d’échange de connaissances, en particulier dans la situation actuelle (pandémie COVID-19).
Dans le cas des autorités publiques en charge de la PEM, l’importance des réunions informelles (c’est-à-dire dans le cadre de projets pilotes) a été soulignée. Les étudiants ont recommandé l’utilisation des canaux transfrontaliers déjà établis, s’ils existent, pour développer des échanges d’informations réguliers et continus. En outre, les autorités maritimes régionales joueraient un rôle important pour instaurer la confiance, développer une compréhension commune des concepts clés de la PEM et donner la priorité aux intérêts transfrontaliers communs.
Pour ce qui est de la société civile, il y a eu un accord commun sur la nécessité d’avoir un transfert de connaissances et aussi de définir qui, quand et pour quoi. La société civile doit savoir, par exemple, comment elle va être affectée par la PEM (c’est-à-dire les avantages) et quel rôle elle va jouer dans des cas spécifiques, tout en gardant à l’esprit que les informations doivent être adaptées au niveau de compréhension des divers groupes et éviter les jargons techniques qui pourraient être contre-productifs. Néanmoins, il est important de ne pas oublier que la société civile agit parfois comme un pont entre le gouvernement et les secteurs maritimes : il est donc essentiel de l’impliquer et de l’informer.
En ce qui concerne les secteurs maritimes privés, il existe certaines difficultés à partager les connaissances entre secteurs ou au sein d’un même secteur au niveau transfrontalier ; toutefois, cette tendance est en train de changer et les secteurs commencent à partager leurs connaissances et à les intégrer aux connaissances universitaires et locales. C’est généralement le cas lorsqu’un défi ou un intérêt commun est identifié et que le fait de travailler ensemble implique des avantages mutuels. En ce sens, il est primordial d’avoir un intermédiaire ou un représentant de confiance pour motiver le partage des connaissances et mettre en évidence l’éventuel scénario gagnant-gagnant.
Dans chacun des trois cas, les composantes culturelles et le contexte géopolitique passé et présent du/des pays sont des aspects liés à la PEM qui doivent être pris en compte. L’échange de connaissances dans le cadre de la PEM doit désormais aller au-delà des planificateurs et cibler les « utilisateurs » car ils sont les bénéficiaires finaux (ou non) du processus de PEM et, à ce titre, seront responsables de sa mise en œuvre.
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