Le premier séminaire en ligne de MSPglobal en arabe a été organisé le 27 mai 2020 sur le thème « Planification de l’espace marin (PEM) et économie bleue durable » avec un total de 92 participants (45% de femmes ; 55% d’hommes).
Les discussions ont porté sur l’élaboration de stratégies dans le domaine de l’économie bleue et de la PEM ainsi que sur les possibilités offertes et les défis posés dans divers bassins maritimes tels que la mer Méditerranée, la mer Rouge et le golfe d’Aden et la mer Adriatique.
M. Aomar Bourhim (Royaume du Maroc) a commencé la discussion en présentant un aperçu de la dimension locale, régionale et internationale des stratégies d’économie bleue et de PEM. Il a exposé un certain nombre d’actions menées par le Royaume du Maroc pour promouvoir la mise en place d’une économie bleue durable dans le secteur de la pêche. Parmi celles-ci, le Plan HALIEUTIS (2009), la création de l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture en 2011 ainsi que le lancement de l’initiative Blue Belt en 2016 pour fournir une plateforme collaborative et unificatrice pour la durabilité de la pêche et de l’aquaculture en Afrique.
M. Maher A-Aziz Amer, représentant l’Organisation régionale pour la conservation de l’environnement de la mer Rouge et du golfe d’Aden (PERSGA1), a souligné que l’économie bleue offre les moyens de développer de nouvelles opportunités dans divers secteurs maritimes de la mer Rouge et du golfe d’Aden, tels que les énergies renouvelables, la pêche, l’extraction de ressources vivantes et non-vivantes, l’écotourisme et les loisirs. En outre, M. Amer a avancé que dans le contexte de la mer Rouge, la PEM – outre sa capacité à réduire les conflits d’usages dans l’espace marin et à garantir l’utilisation durable des ressources marines – peut être un outil formidable pour assurer la transparence, la stabilité et la prévisibilité des mégaprojets en développement dans la mer Rouge.
Selon Mme Vera Noon (Liban), bien que le Liban soit en train de développer une loi sur la gestion intégrée des zones côtières dans le cadre de la Convention de Barcelone, il n’existe à l’heure actuelle aucun mécanisme de mise en œuvre de la PEM dans le pays. Mme Noon a expliqué que la mise en œuvre de stratégies d’économie bleue par le biais de la PEM peut offrir de multiples possibilités au Liban et à ses pays voisins, comme le renforcement du tourisme intérieur, la protection du patrimoine culturel marin et des opportunités d’investissement dans les énergies renouvelables. Elle a recommandé l’élaboration d’un plan global pour l’espace marin libanais avec des principes et des lignes directrices pour les secteurs clés.
M. Anis Zarrouk, représentant le Centre d’activités régionales pour les aires spécialement protégées (CAR/ASP), a donné un aperçu général de l’interconnexion entre le processus de PEM et la gestion des aires marines protégées (AMP) en matière de conservation des écosystèmes et d’activités humaines durables. Il a également présenté une étude de cas pilote élaborée par le CAR/ASP en Albanie pour soutenir la mise en œuvre de la PEM dans la mer Adriatique. Celle-ci intègre les dispositions du protocole de la Convention de Barcelone sur la gestion intégrée des zones côtières et la directive du Parlement européen et du Conseil établissant un cadre pour la PEM.
Des participants de 23 pays différents ont rejoint l’événement en ligne : Algérie, Espagne, France, Italie, Maroc, Tunisie, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Bangladesh, Canada, Égypte, Émirats arabes unis, Indonésie, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Madagascar, Mauritanie, Oman, Suède et Yémen.
Regardez les présentations des intervenants ci-dessous :
DOCUMENT :
La PEM et l’économie bleue
CONTACT :
MSPglobal.comm@unesco.org
***
1 Les États membres de PERSGA sont Djibouti, l’Égypte, la Jordanie, le Royaume d’Arabie saoudite, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Les pays du nord sont plus avancés dans le développement de leur PEM : l’Égypte grâce à des études de cas au niveau local sur sa côte méditerranéenne, la Jordanie grâce à un plan spatial marin tout le long de sa côte et l’Arabie saoudite grâce à ses mégaprojets. Les pays du sud, en revanche, n’ont pas encore développé de PEM ; PERSGA les aide en organisant des activités de renforcement des capacités en matière de PEM et en soutenant également ses États membres dans la préparation de plans de zonage pour toutes les AMP, en particulier dans les pays qui ne disposent pas de plans spatiaux marins.