La session française du séminaire en ligne MSPglobal sur la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) et la planification de l’espace marin (PEM) s’est tenue le 13 mai 2020 avec 144 participants (47% de femmes et 53% d’hommes). Celle-ci s’est concentrée sur le partage d’expériences de différents pays et régions sur leur mise en œuvre de la GIZC et de la PEM, la manière d’intégrer ces deux approches lors du processus de planification ainsi que sur les défis et les solutions potentielles à cette intégration.
Les experts suivants ont partagé leur expérience et leurs points de vue sur le sujet : Steve Plante de l’Université du Québec à Rimouski (Canada), Alison Amoussou de la Convention d’Abidjan (Côte d’Ivoire), Taibou Ba du Centre de suivi écologique (Sénégal) et Samir Grimes de l’École nationale supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral (Algérie).
Le panel a mis en évidence divers principes et actions clés à examiner lors de la mise en œuvre des processus de GIZC et de PEM :
- Faire la différence entre la GIZC comme mode de gestion et la GIZC comme mode de gouvernance, et se méfier des illusions : la GIZC n’est pas la panacée qui réglera tous les problèmes de gestion ;
- Considérer le dialogue territorial et la gestion concertée entre les acteurs locaux avant d’arriver à la gestion intégrée ;
- Prendre en compte les sciences sociales et les connaissances locales et traditionnelles existantes en plus des sciences naturelles ;
- Privilégier une approche adaptative et flexible dans tout le processus de planification pour faciliter l’adoption et l’appropriation du plan par toutes les parties prenantes concernées ;
- L’autorité doit être portée par une institution dont le mandat est reconnu par toutes les parties prenantes ;
- Créer un cadre juridique pour appuyer le processus de PEM peut garantir l’acceptation future du plan de gestion par tous les usagers de l’espace marin ;
- Définir des objectifs clairs et mesurables et les limites de la zone de planification ;
- Encourager et permettre la participation des parties prenantes durant tout le processus ;
- Adapter le processus PEM en fonction du contexte ;
- Intégrer au processus de PEM les informations recueillies grâce à l’élaboration de rapports sur l’état du milieu marin ainsi que l’identification et la description des zones marines d’importance écologique ou biologique.
De plus, afin de surmonter les difficultés liées à l’intégration de la GIZC et de la PEM, les experts proposent de s’inspirer du cas de la région de la mer Baltique pour établir des liens opérationnels entre la GIZC et la PEM ; de développer des approches par segments d’activités (cluster, fora, filières, etc.) et d’assurer l’intégration entre les segments ; de développer l’ensemble de la chaîne de valeur (économique et non économiques) ; d’adapter les modes de financement ainsi que la réglementation pour mettre en place les outils de la PEM ; et enfin de développer des activités de renforcement des capacités.
Les experts et les participants ont notamment émis les recommandations suivantes :
- Favoriser une gestion participative ;
- Se concentrer sur les objectifs préalablement définis tout en faisant preuve de souplesse pour les atteindre ;
- S’assurer de la qualité des données scientifiques collectées ;
- Intégrer l’incertitude ;
- Mettre en places des canaux de communication appropriés entre les différentes parties prenantes ;
- S’assurer de la participation de tous les acteurs concernés ;
- Intégrer les communautés, ONG et acteurs locaux directement touchés par le processus de planification.
Les participants à la conférence venaient de plus de vingt pays différents : Algérie, Équateur, Espagne, France (y compris les territoires d’outre-mer), Italie, Maroc, Tunisie, Belgique, Brésil, Canada, Croatie, États-Unis, Gabon, Grèce, Indonésie, Irlande, Kenya, Madagascar, Maurice, Mexique, Norvège, Sénégal et Togo.
DOCUMENTS :
Comment intégrer la GIZC et la PEM
Résultats des sondages
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